L'astrologie en Chine 

 

À côté du yin et du yang, c'est-à-dire de la Lune et du Soleil, 5 astres régissent 

les 5 éléments, les 5 sens et les 5 organes internes du corps humain selon le zodiaque chinois.

 

Même si, d'un point de vue scientifique, c'est-à-dire depuis que d'aucuns ont décidé qu'il y avait une réalité commune à tous, une seule vision possible du monde tel qu'il est, le Soleil est relativement fixe dans le ciel tandis que la Terre tourne autour, vu de celle-ci et de tout temps le ciel fut partout et toujours le même, à peu de choses près

Mais, ce “peu de choses près ” fut parfois si distinctif ; qu'il permit à certains êtres qui voyaient le ciel diurne au moment où, de l'autre côté de la Terre, d'autres contemplaient le ciel nocturne, d'en avoir une vision différente et d'en donner une interprétation singulière. Ce sont toutes ces différences qui, de nos jours, nous laissent supposer que les Chinois, les Africains, les Indiens et les Européens constituent des races distinctes, avec des cultures dissemblab1es qui, au fil des millénaires, se sont de plus en plus démarquées les unes des autres.

Toutefois, en levant nos yeux au ciel et en contemplant la voûte céleste, on ne peut s'empêcher de penser que tous les êtres humains, quel que fut l'endroit où ils se trouvaient, ont eu une même vision du ciel qu'ils ont ensuite interprétée en fonction de leur environnement, c'est-à-dire de la faune, de la flore et des paysages auxquels ils étaient accoutumés, de leurs croyances, de leurs mœurs, mais en tout cas d'un besoin naturel et surnaturel à la fois de voir dans le ciel un univers divin, reflet sublimé ou idéalisé, souvent exagéré mais intuitivement juste et éclairé, de leurs désirs, sentiments, joies et turpitudes.

LE CIEL DE LA CHINE

Ainsi, le ciel de la Chine antique ressemble à s'y méprendre à celui des Mésopotamiens, des Égyptiens, des Grecs, entre autres, de même que l'écriture, qui apparaît en Chine aux environs du milieu du IIe millénaire avant notre ère, procède aussi de principes, systèmes, concepts, symboles et dessins dont on peut observer qu'ils se ressemblent tous étrangement, qu'ils ont de nombreux points communs, qu'on peut parfois même les confondre.

On est d'ailleurs souvent tenté de penser que certains peuples ont pu en copier d'autres, que c'est sans doute ce qui s'est passé, même si chacun d'eux a créé un style original ou introduit qui des innovations, qui des complications, pour marquer son empreinte. Mais au regard de l'Histoire, on ne peut s'empêcher de voir des simultanéités d'événements et de préoccupations chez des peuples dont on sait qu'ils n'étaient pas en relation directe, constante, intime les uns avec les autres, qui ne sont pas non plus des produits du hasard.

Il est clair que si les Égyptiens et les Sumériens voyaient une comète, par exemple, les ancêtres des Chinois pouvaient la voir aussi. Mais alors, il faut bien comprendre que le zodiaque, tel que nous le connaissons aujourd'hui, et tel qu'il existe en Chine sous une forme relativement distincte de celle que nous avons l'habitude de voir et d'employer en Occident de nos jours, résulte déjà d'une vision très structurée, très élaborée du ciel, qui ne s'est pas imposée aux hommes du jour au lendemain, mais qu'il leur a fallu constituer lentement, pierre à pierre, étoile par étoile oserions-nous dire.

LE CALENDRIER DES TROIS CYCLES

C'est en Chine que l'on trouve l'un des plus anciens traités d'astronomie du monde. Il s'intitule le Calendrier des trois Cycles. Son auteur présumé est un certain Liu Hsin, et son ouvrage aurait été rédigé juste au début du 1er siècle de notre ère. L'auteur y fait déjà allusion à deux astronomes-astrologues que l'on peut dire mythiques, ayant vécu, d'après ce récit, à la fin du IIIe millénaire avant notre ère-c'est-à-dire vers 2150-2100 avant J.-C.-, à une époque contemporaine à celle d'un prince sumérien, pacifique semble-t-il, qui régnait sur la cité-État de Lagash : Gudéa, l'ensi, comme le surnommait son peuple, c'est-à-dire le prince aimé, dont les préoccupations étaient avant tout religieuses et humanistes.

Si nous donnons ces précisions, c'est qu'à Lagash, en ces temps reculés, l'observation des signes du ciel était d'une importance primordiale pour la vie et la survie des cités-États de Sumer. Or, au même moment, cela devait aussi être le cas en Chine, puisque, pour en revenir aux renseignements fournis par Liu Hsin dans son traité d'histoire de l'astronomie, Hi et Ho, les deux astronomes-astrologues, en leur temps, ont été condamnés à la décapitation pour avoir omis (volontairement ou non, car nous avons déjà eu l'occasion de souligner que les observations astronomiques et les déductions prévisionnelles qui pouvaient en être faites par les devins constituaient un pouvoir et, comme tel, on en usait bien sûr à des fins politiques et stratégiques) de révéler qu'une éclipse solaire allait se produire et d'annoncer les conséquences probables qu'elle pouvait avoir. Or, lorsqu'un tel événement céleste se produisait, les Chinois s'adonnaient systématiquement à des rites préventifs et propitiatoires, afin de minimiser, voire de conjurer les effets négatifs qu'il pouvait annoncer. Comme on le voit donc, en Chine aussi des astronomes-astrologues observaient le ciel aux fins de fournir des renseignements prévisionnels utiles à la communauté.

 LA NAISSANCE DU ZODIAOUE CHINOIS

L'apparition du zodiaque chinois, beaucoup plus tardive, semble contemporaine de la rédaction du traité d'astronomie de Liu Hsin. Toutefois, il se distingue du zodiaque des Chaldéens, constitué environ cinq ou six siècles plus tôt en cela que c'est surtout le nombre symbolique 5 qui y joue un rôle prépondérant, tandis que les cycles solaires et lunaires rythment et règlent avec une grande précision aussi bien la destinée de chaque individu, sa vie au jour le jour, que celle des communautés humaines, des peuples et, plus tard, de l'Empire céleste et de son Empereur, surnommé le Fils du Ciel.

En dehors des 12 signes chinois, dont chacun exerce son influence tous les 12 ans tout au long de l'année, s'accordant en cela au transit de Jupiter qui parcourt un signe du zodiaque en une année, et à côté du Soleil et de la Lune, auxquels nous venons de faire allusion, les 5 astres sont en relation avec les 5 éléments, les 5 points cardinaux, les 5 Empereurs mythiques de ces 5 directions qui sont un peu comme les gardiens du monde et de l'Empire céleste, les 5 sens et les 5 organes internes du corps humain.

 

Dans l'astrologie chinoise, tout comme dans l'écriture, on retrouve des similitudes avec celles d'autres civilisations.