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                Nostradamus
              a écrit plusieurs milliers de vers «à message caché»
              prophétisant de manière troublante et précise les plus grands
              événements du futur. Le principale reproche fait aux
              «Centuries» de Nostradamus est leur absence de dates. Pourtant,
              il est possible de situer dans le temps les événements à venir
              au cours de prochaines années. Depuis quatre cents ans, aucun
              chercheur n'avait pensé à pratiquer les calculs auxquels je me
              suis livré et qui me permettent d'expliquer avec précision le
              travail du grand prophète; 
              Rappelons que Michel de
              Notredame, plus connu sous le nom de Nostradamus, avait vu tous
              les grands bouleversements de l'Histoire. Pour ne nous intéresser
              qu'à notre époque, il avait par exemple prédit l'affaire du
              Watergate, la chute du Shah, l'arrivée du socialisme en France,
              l'attentat contre Jean-Paul II. Sur cela, tous ses traducteurs
              sont d'accord. Où les choses divergent, c'est lorsqu'il s'agit de
              l'avenir, sauf, là encore, sur quelques points spécifiques : la
              troisième guerre, mondiale, la venue d'un sauveur et l'Apocalypse
              en juillet 1999. 
              Les dates : un mystère
              éclairci. 
              Depuis la publication des
              «Centuries» de Michel de Notredame, en 1555, des centaines
              d'ouvrages ont été écrits à travers le monde pour tenter de
              comprendre et d'analyser les quatrains obscurs rédigés par celui
              qui fut l'astrologue et le médecin de Catherine de Médicis. 
              Effectivement, parmi les
              969 quatrains, 58 sixains et 141 «présages» que comportent les
              «Centuries», rares sont ceux écrits dans un langage clair et
              surtout parfaitement datés. Ils sont tous rédigés en vieux
              français provençal et nécessitent une longue recherche
              linguistique, une véritable traduction. Autre grave problème à
              la compréhension des quatrains : ils ne sont pas classés par
              ordre chronologique mais se suivent dans une volontaire
              «pagaille», regroupés en dix centuries. Chacun doit donc
              analyser les différents vers, selon le souhait de leur auteur :
              les clés pour les déchiffrer et les interpréter sont
              innombrables, ce qui explique la grande quantité de traducteurs. 
              Alors, les «Centuries»
              sont-elles une auberge espagnole ? Chacun peut-il y trouver ce
              qu'il a envie - ou ce qu'il redoute - d'y lire, selon son
              caractère, son humeur, son optimisme ? Certainement pas ... On a
              fait de Nostradamus un émule des «tireuses de cartes de bas
              étage», ce qui a poussé certains de ses détracteurs à
              affirmer que les «Centuries» ne sont rien d'autre que l'oeuvre
              d'un illuminé qui, de nos jours, se serait vite retrouvé en
              asile, ou bien aurait fait fortune grâce aux stupides
              superstitions des masses. On a voulu voir en lui un mystificateur,
              astucieux, avide d'argent, qui a su obtenir de son vivant,
              honneurs et profits auprès du roi et de la reine de France puis,
              après sa mort, une telle renommée qu'on parle de lui plus de
              quatre cents ans plus tard ... Selon eux, les «Centuries» ne
              sont qu'une escroquerie morale dans laquelle on peut lire et
              trouver n'importe quoi : «Annoncer des guerres, de troubles, des
              complots et des morts violentes, ce n'est prendre aucun risque
              puisque ce sont là des banalités de l'Histoire». On lui
              reproche de manquer de précision dans ses écrits. Les
              obscurités abondent effectivement, donnant lieu à plusieurs
              interprétations possibles d'un même quatrain. Mais Nostradamus
              avait parfaitement envisagé les critiques et le scepticisme des
              mondes futurs ... 
              Pour y répondre par
              anticipation, il a habilement mêlé plusieurs quatrains
              parfaitement clairs, précis, même, que les plus sceptiques de
              ses détracteurs ne peuvent réfuter. Deux d'entre eux comportent
              même une date précise, très lointaine par rapport à la date de
              publication des «Centuries». Car, en effet, il est impossible de
              parler de coïncidences à propos de ces quatrains. Si l'on
              accepte donc ceux-là, il est évident qu'il faut accepter les
              autres ... 
              Rappelons simplement le
              quatrain consacré à la mort d'Henri II, le 10 juillet 1559, soit
              quatre ans après la publication de ce texte. 
                
              «Le lion jeune le vieux
              surmontera 
              En champ bellique par
              singulier duel. 
              Dans cage d'or les yeux lui
              crèvera, 
              Deux classes une, puis
              mourir, mort cruelle." 
              «Le jeune lion vaincra le
              vieux 
              Sur un terrain de tournoi
              en combat singulier 
              Dans une cage d'or il aura
              les yeux crevés 
              Dans l'un des deux combats,
              avant de mourir d'une mort cruelle.» 
                
              Un texte parfaitement clair
              puisqu' Henri II mourut, comme chacun sait, au cours d'un tournoi,
              les yeux crevés par la lance de son adversaire, le comte de
              Montgomery, lance qui avait perforé son heaume d'or. 
              Rappelons aussi et surtout
              le fameux quatrain qui concerne la fuite à Varennes de Louis XVI,
              Marie-Antoinette et le «petit mitron » : 
                
              «De nuit viendra par la
              forêt de Reines, 
              Deux pars vaultorte, Herne
              la pierre blanche, 
              Le moine noir en gris
              dedans Varennes : 
              Eleu Cap cause tempête,
              feu, sang, tranche.» 
              «De nuit viendront par la
              forêt de Reines 
              Deux époux par un chemin
              détourné 
              La Reine vêtue de blanc, 
              Le moine noir en gris
              entrera dans Varennes : 
              Le premier Capétien sera
              la cause de tempête, de feu, de sang, de tranche.» 
                
              Tous les sceptiques n'ont
              pas d'argument à opposer à cette prédiction-là, encore très
              nette. 
              Nostradamus ne s'est donc
              pas laissé emporter par un délire pathétique mais il a
              simplement voulu cacher ses messages aux profanes. Les quatrains
              les plus clairs ne sont là que pour prouver qu'il n'est justement
              pas un illuminé ou un escroc. 
              D'ailleurs, il a également
              écrit quelques vers d'avertissement à ses futurs lecteurs. Les
              deux premiers quatrains qui commencent les «Centuries» sont : 
                
              «Etant assis de nuit
              secret étude 
              Seul, reposé sur la selle
              d'airain, 
              Flambe exiguë sortant de
              sollitude, 
              Fait prospérer qui n'est
              à croire vain.» 
              «La verge en mains mise au
              milieu de Branches 
              De l'onde il moulle et le
              limbe et le pied. 
              Une peur et voix
              frémissent par les manches, 
              Splendeur divine le divin
              près s'assied.» 
                
              En voici l'explication : 
              «Etant assis de nuit et
              étudiant dans le secret, seul, assis sur un siège d'airain, une
              flamme minuscule apparaît dans ma solitude, et me fait écrire
              des choses qu'il ne faudra pas croire vainement. 
              La baguette magique en
              mains (ou le symbole du médecin) donnée à celui qui a le don
              des prophéties, du flot de paroles, il moule la forme et les
              vers. Il y a là de quoi faire frémir les simples, splendeur
              divine le divin s'asseoit auprès de lui.» 
              Nostradamus veut expliquer
              là que ses prophéties lui ont été dictées par une force de
              l'au-delà. Dieu lui-même peut-être. Il ne faut donc pas les
              prendre à la légère, il ne faut pas en rire ni s'en moquer. Il
              faut les lire avec sérieux et sans fantaisie. 
              Il déclare ici n'être
              qu'un instrument et ne bénéficier que d'une inspiration divine.
              Il n'a pas lu dans les astres, il a simplement écouté et
              retranscrit ce qu'il entendait, assis seul dans une pièce
              déserte. Il conseille à son lecteur de ne pas se laisser
              emporter par des divagations à propos de ces textes et au
              contraire de les prendre très au sérieux, puisqu'on ne peut pas
              douter de Dieu et qu'on ne peut surtout pas rire de Lui. 
              Exactement au centre de son
              oeuvre, on trouve aussi curieusement quatre vers rédigés en
              latin : 
                
              «Qui legent hosce versus
              nature censunto ; 
              Prophanum vulgus et inscium
              ne attrectato ; 
              Omnesque
              Astrologi, Blenni,
              Barbari procul sunto. 
              Qui aliter faxit, is, rite
              sacer esto.» 
                
              Ce quatrain peut être
              traduit ainsi : 
              «Celui qui lira ces vers
              les juge intelligemment pour bien en comprendre le sens. Que le
              profane et l'ignorant doivent s'en éloigner. Que les astrologues,
              les sots et les barbares ne s'en approchent pas. Car quiconque
              fera autrement sera maudit, ceci étant un rite sacré.» 
              Un tel avertissement aussi
              catégorique était destiné à éloigner les impies et les
              sceptiques, à les empêcher de rire de prédictions qu'ils
              n'auraient jamais prises au sérieux. 
              N'oublions pas qu'à
              l'époque, Nostradamus avait déjà beaucoup d'ennemis puisqu'il
              était le médecin de Catherine de Médicis, et accomplissait
              certains prodiges sur ceux qui faisaient appel à lui. On ne lui
              pardonnait pas sa réussite et déjà, on affirmait qu'il était
              un suppôt de Satan et était possédé des puissances infernales.
              En fait, ceux qui le critiquaient et le dénigraient ainsi
              étaient, non seulement des jaloux, mais aussi des individus qui
              l'estimaient et le craignaient pour ses dons mystérieux.
              L'avertissement en latin leur était donc sans doute destiné,
              peut-être davantage encore qu'aux futurs lecteurs des
              «Centuries». 
              Ceci est l'une des
              explications du langage obscur, voire parfois hermétique,
              utilisé par Nostradamus. Il craignait d'être considéré comme
              un «prophète de malheur» car la grande majorité de ses
              quatrains annonçait effectivement des catastrophes. Il ne voulait
              pas non plus choquer l'opinion publique, ni surtout être mis au
              ban de la société et rejeté par Henri II et Catherine de
              Médicis. Mais, conscient de sa mission divine (il emploie
              fréquemment le mot «divin» dans ses vers), il ne voulait pas
              non plus refuser son devoir envers l'humanité et l'avenir. C'est
              ainsi qu'il a glissé dans son texte des mots étrangers
              (italiens, espagnols, allemands), des formes de phrases
              provençales (son pays natal), et surtout de nombreux néologismes
              inventés par lui, ainsi que des anagrammes de lieux. Par exemple,
              le mot «coq» est indiscutablement le symbole de la France,
              terroir du coq gaulois; 
              Le mot «noir» signifie
              généralement le roi, anagramme auquel la lettre «n» a été
              ajoutée. 
              Les mots «cerfan» ou «nercaf»
              sont des anagrammes de France. Comme «Paris» est désigné par
              «Sipar» ou «Rapis». 
              De même «Mazarin» est
              devenu «Nizaram», et Henryc» s'appelle «Chyren» ou «Cheyrn». 
              Pour exemple encore, voyons
              ce quatrain qui a longtemps paru incohérent aux traducteurs des
              «Centuries» : 
                
              «Quand le fourchu sera
              soutenu de deux peaux, 
              Avec six demi-cors et six
              sizeaux ouvers 
              Le très puissant Seigneur,
              héritier des crapaux, 
              Alors subjuguera sous soy
              l'univers.» 
                
              Pour le comprendre, il
              suffit de penser aux chiffres romains : «le fourchu», c'est le
              V, ou encore le 5. Un «pal», c'est un I, ou si vous préférez,
              un «un». Le «demi-cor», c'est bien sûr le C ou 100. Le «sizeau
              ouver», c'est un V avec deux I de chaque côté, donc un M, ou
              mille. Ce qui donne la date MCCCCCCXXXXXX, soit 1660, date du
              début du règne de Louis XIV. Quant aux «crapaux», il s'agit
              simplement de l'emblème des Mérovingiens, donc les Capétiens,
              leurs héritiers. La traduction finale de ce quatrain est donc
              tout simplement : 
              «En l'an 1660, un nouveau
              et puissant très grand roi subjuguera sous lui l'univers ;
              c'est-à-dire l'Europe Centrale et Occidentale.» 
              Il existe bien d'autres
              clés encore à la traduction de tous ces vers ... Les
              «Centuries» sont donc plus incontestablement un livre à clés,
              à secrets infinis. Le tout est de les trouver et non
              d'interpréter les vers selon ses goûts. Il faut savoir lire, il
              faut savoir traduire les anagrammes, il faut jouer avec les
              quatrains tel que Nostradamus l'a voulu, c'est-à-dire les
              élucider tel des énigmes du Sphinx. 
              
                
              
              L'énigme Michel de
              Notredame. 
              De tous les avertissements
              de Nostradamus à ses lecteurs, c'est incontestablement la lettre
              qu'il a écrite à son fils qui est la plus significative. Cette
              importante «préface-dédicace» comporte certains passages
              tout-à-fait révélateurs : 
              «Ayant voulu taire et
              délaisser pour cause de l'injure, et non tant seulement du temps
              présent, mais aussi de la plus grande part du futur, de mettre
              par écrit pour ce que les règnes, sectes et régions seront
              changés si opposites.» 
              Ces lignes disent la
              volonté de dissimulation de leur auteur. Selon lui, toute
              vérité n'est pas bonne à dire et c'est une règle que doivent
              respecter tous les initiés. 
              Voici la traduction de
              cette longue lettre. 
              A CESAR NOSTRADAMUS, VIE ET
              FELICITE 
              Ton arrivée tardive,
              César de Notredame, mon fils, m'a fait passer de longues nuits de
              veille afin de te laisser ce mémoire par écrit, après ma mort,
              pour le profit des hommes et lus particulièrement celui des
              Français, à partir de ce que Dieu m'a donné à connaître
              grâce au mouvement de ses astres. Puisque Dieu n'a pas voulu que
              tu naisses dans cette région, je ne veux pas encore parler des
              années passées mais des mois de guerre pendant lesquels tu ne
              seras pas capable de comprendre ce qu'il me faudra te laisser
              après ma mort : étant donné que je ne peux pas risquer de voir
              cela détruit par l'injustice de notre époque. La prédiction
              cachée dont tu hériteras sera cachée dans mon coeur.
              Considérant que les prophéties racontées ici ne sont pas
              déterminées et qu'elles sont régies et gouvernées par
              l'immense puissance de Dieu, qui nous inspire non par ivresse ni
              par délire mais par affirmation astronomique, ces prédictions
              sont animées par la seule volonté divine et l'esprit de
              prophétie. Depuis longtemps déjà, j'ai prédit à plusieurs
              reprises ce qui devait arriver et dans les lieux mêmes où cela
              est arrivé, grâce à l'action de la vertu et de l'inspiration
              divine. J'ai dévoilé des aventures heureuses ou malheureuses
              arrivées dans de nombreuses régions du monde. Mais j'ai voulu me
              taire et laisser mon oeuvre à cause de l'injustice du temps
              présent, mais aussi de celle des temps futurs. Je n'ai pas voulu
              mettre par écrit ce que les gouvernements et les pays subiront de
              changements parfois opposés. 
              Si j'avais dû rapporter ce
              que sera l'avenir en langage clair, les gens de ces gouvernements
              et de ces religions ne l'auraient pas admis, n'auraient pas
              accepté de se savoir condamnés. Le Sauveur a dit : «Ne donnez
              pas aux chiens ce qui est sacré et ne jetez pas les perles aux
              porcs de peur qu'ils ne les foulent aux pieds et ne se retournent
              ensuite contre vous». J'ai donc retiré de ma plume la clarté
              populaire afin de n'utiliser que des phrases mystérieuses pour
              relater l'avènement du communisme et des grandes causes à venir,
              des grands changements humains, ceci afin de ne jamais scandaliser
              les oreilles fragiles. Ma prophétie sera cachée à la fois aux
              savants et aux sages, aux puissants et aux rois, mais révélée
              aux petits et aux humbles grâce au Dieu immortel. Rien ne peut
              s'accomplir sans Lui, car grande est Sa puissance et Sa bonté
              pour les sujets auxquels Il donne la connaissance. Sa chaleur et
              Ses bienfaits s'approchent de nous comme le font les rayons du
              soleil qui jettent leur influence sur tous les corps. Nous,
              simples humains, nous ne pouvons rien par notre seul esprit pour
              connaître les secrets du Créateur. Il ne nous appartient pas de
              connaître les temps, les lieux, ni les moments. C'est peut-être
              pourquoi des personnages du futur peuvent être vus dès
              aujourd'hui, parce que Dieu a bien voulu nous les révéler et
              nous donner quelques secrets de l'avenir par ses inspirations ... 
              Mon fils, je te parle ici
              d'une manière un peu obscure, mais cela doit exciter ta
              compréhension en contemplant le soleil et la lune de même qu'en
              lisant sans craindre de trop écrire. Encore une fois, tout
              procède de la puissance divine du Dieu éternel, et de Sa grande
              bonté. Mon fils, je me suis qualifié de prophète, mais je n'ai
              pas le droit de m'attribuer un titre aussi sublime aujourd'hui.
              Car qui est prophète aujourd'hui sera plus tard appelé voyant.
              Un prophète est celui qui voit les choses lointaines grâce à la
              connaissance naturelle de chacun. Il peut lui arriver de faire
              apparaître des choses divines ou humaines dans son esprit, parce
              que cela ne peut pas se faire autrement mais c'est en fait Dieu
              Lui-même qui dicte ce qu'Il veut que l'homme sache. Les secrets
              de Dieu sont incompréhensibles à l'homme et Il ne peut nous les
              faire comprendre que par les mouvements du ciel ... 
              L'inspiration prophétique
              tire son origine de l'émotion du Créateur, de la chance et de la
              nature. Le présage se réalise en partie tel qu'il a été
              prédit, car la compréhension venue de l'intelligence ne peut
              être acquise d'une façon occulte sinon par la voie zodiacale qui
              explique une partie des causes futures. Mon fils, je te supplie de
              ne jamais employer ton intelligence à de telles vanités et à de
              telles rêveries qui entraîneraient la perdition de ton âme ... 
              J'ai rédigé mes
              prophéties par écrit avec le secours de l'inspiration et de la
              révélation divine, par continuelle supputation. Craignant que
              cette philosophie occulte ne soit condamnée dans l'avenir, je
              n'ai pas voulu présenter ouvertement leur terrible persuasion. 
              Redoutant aussi que
              plusieurs livres cachés durant de longs siècles ne soient connus
              et ayant peur de ce qui pourrait en advenir après les avoir lus,
              je les ai brûles. Tandis que le feu les dévorait, la flamme me
              rendait une certaine clarté, comme la lumière violente provenant
              d'un cataclysme qui aurait illuminé la maison, l'aurait
              embrasée. Je ne voulais pas que les siècles à venir soient
              abusés en recherchant des choses qui ne les concernent pas
              directement, qu'ils ne doivent pas savoir, c'est pourquoi j'ai
              allumé ce feu. 
              Il faut que tu saches qu'en
              rejetant au loin les imaginations fantasques, il est possible
              d'obtenir la connaissance du futur, en te limitant aux noms de
              lieux grâce aux figures du ciel, et à la puissance et à la
              faculté divines en présence desquelles le passé, le présent et
              l'avenir sont compris dans le Temps parce que tout est simple et
              manifeste. C'est pourquoi, mon fils, tu peux aisément, malgré
              ton jeune âge, comprendre que les choses qui doivent arriver
              peuvent être dites dès aujourd'hui grâce aux lumières
              nocturnes et célestes qui sont naturelles et interprétées par
              l'esprit du prophète. En tant qu'homme mortel, j'ai eu une
              inspiration dont la perception est moins éloignée du ciel que
              les pieds de la terre. Je suis un grand pécheur en ce monde mais
              je ne peux tromper ni abuser, ni duper. J'ai composé des livres
              de prophéties contenant chacun cent quatrains astronomiques que
              j'ai voulu dire obscurément et qui constituent de perpétuelles
              prophéties d'aujourd'hui à 3797. Certains douteront de leur
              véracité en voyant une si longue étendue de temps. Pourtant,
              toute la terre et tous les siècles en constateront les causes. Si
              tu vis à l'âge moyen d'un homme, tu connaîtras certains
              événements futurs et n'en sauras pas plus car seul le Dieu
              éternel connaît l'Eternité.» 
              Notons ici d'une part que
              le prophéties de Nostradamus s'étendent jusqu'à l'an 3797 et
              non jusqu'en juillet 1999 annoncé comme étant la «fin d'un
              monde». A ne pas confondre avec la «fin DU monde» ... Par
              ailleurs, cette déclaration est la preuve intentionnelle que les
              prophéties de Nostradamus peuvent être lues comme une sorte de
              calendrier perpétuel, chaque quatrain pouvant avoir plusieurs
              significations, plusieurs interprétations, toutes aussi précises
              les unes que les autres. Il suffit pour les comprendre de les
              «interroger» régulièrement. Mais poursuivons la lecture de
              cette lettre. 
              «Ce qui est prédit par le
              prophète et par l'intermédiaire de Dieu est vrai puisque cela a
              pris son origine dans le ciel. Une telle lumière est plus
              efficace que tout et le Créateur permet aux philosophes d'être
              sûrs d'eux et d'atteindre les plus hautes doctrines en même
              temps que les abîmes les plus profonds. 
              Afin que je ne sois pas
              entraîné trop loin pour la capacité future de ta perception, tu
              dois savoir, mon fils, que les hommes de lettres feront une très
              importante et incomparable «jactance» sur la façon dont j'ai
              décrit les événements du monde, avant que les bombardements et
              les révolutions si fortes ne détruisent tout sur terre, hormis
              l'Histoire et les lieux. Il ne sera guère de pays qui ne soit
              touché par les catastrophes. C'est pourquoi avant et après ces
              révolutions dans le monde, les pluies seront si réduites et il
              tombera du ciel tant de feu et de projectiles incendiaires que
              rien n'échappera à l'embrasement. Cela arrivera avant la fin de
              l'année 1999 car la guerre tiendra le XXe siècle sous son
              règne. Certains pays seront tenus par la révolution pendant
              plusieurs années, tandis que d'autres connaîtront la ruine
              pendant davantage d'années encore. Puis, avec le secours de la
              Toute Puissance du Dieu éternel, la monarchie reviendra, puis
              l'âge d'or, celui du Verseau, apparaîtra après 1999. La
              révolution aura tout renversé de fond en comble, et, en 1732
              arrivera la pestilence, la famine et les guerres à cause du
              premier révolutionnaire.» 
              C'est Jean-Jacques Rousseau
              qui est décrit ici, venu en 1732 à Paris, peu de temps après sa
              sortie de l'hospice des Catéchumènes de Turin. Rousseau était
              pour Nostradamus le «premier véritable révolutionnaire». 
              «Avant et après cette
              date, le monde sera plusieurs fois diminué, inondé, et il y aura
              tant de morts qu'on ne trouvera plus guère de personnes pour
              s'occuper des camps dévastés. Après le jugement visible du
              ciel, et avant que nous ne soyons parvenus au septième
              millénaire, nous approchant du huitième où se trouve le
              firmament de la huitième sphère, de dimension étendue et où
              Dieu viendra faire Sa révolution, quand les constellations
              reprendront leur mouvement, sa course ne durera pas dans les
              siècles des siècles, car Sa volonté n'aura pas été faite.
              C'est pourquoi le Créateur et Ses envoyés de feu viennent
              aujourd'hui proposer à nos perceptions et à nos yeux les causes
              des prédictions futures ... 
              Tout est prédit par un
              souffle divin et grâce à l'esprit des anges, l'homme est
              inspiré et deviendra prophète. Toute fantaisie lui est enlevée
              par plusieurs apparitions nocturnes et par une certitude diurne.
              Il prophétise grâce à l'astronomie et ne considère que son
              courage dans la liberté. 
              Mon fils, tu dois venir
              comprendre ce que mes calculs et l'inspiration m'ont révélés,
              parce que le glaive de la mort s'approche maintenant de nous par
              l'intermédiaire d'épidémies et de guerres de plus en plus
              horribles, à cause de trois hommes. La mort frappera la terre et
              reviendra souvent ainsi que l'a dit le Seigneur : la miséricorde
              de Dieu ne se répandra plus pendant quelque temps, jusqu'à ce
              que la plupart de mes prophéties ne soient accomplies dans leur
              totalité. Le Seigneur n'aura pas de pitié et les hommes seront
              brisés en même temps que la terre sera inondée par des pluies
              de flammes et des révolutions. Je l'ai complètement rédigé et
              écrit dans mes prophéties composées dans un discours sans
              ordre, limitant les lieux, les temps et le terme fixé d'avance,
              pour que les hommes à venir ne connaissent ces événements que
              lorsqu'ils se seront infailliblement produits. Je l'ai aussi noté
              parfois dans un langage plus clair et malgré certaines formes
              voilées, ces choses deviendront aussi intelligibles lorsque
              l'ignorance aura été dissipée. 
              Avant de terminer, mon
              fils, prends donc ce cadeau de ton père Michel Nostradamus qui
              souhaite que tu fasses connaître chacune des prophéties dites
              ici dans chaque quatrain. Je prie Dieu immortel qu'Il veuille bien
              te prêter longue vie et félicité. 
              De Salon, ce 1er mars
              1555» 
              Pour Nostradamus, le hasard
              n'existe pas. L'Histoire s'écoule naturellement d'une manière
              cyclique. Les hommes n'en sont que les acteurs et n'interviennent
              que parce que Dieu le veut, jouant un rôle écrit bien longtemps
              à l'avance. Nostradamus se borne donc à lire dans les siècles,
              ce que Dieu et les astres lui ont dicté dans ses nuits d'étude.
              Il sait ce qui doit arriver, il prend au hasard une image du futur
              et nous la fournit en l'exprimant en termes plus ou moins cachés.
              Il a avoué un jour à son roi Henri II : 
              «L'injure du temps
              requiert que tels secrets événements ne soient manifestés que
              par une énigmatique sentence. Car telle est la coutume des mille
              et deux prophètes qui ont été depuis la création du monde.» 
              Aujourd'hui, l'astrologie
              scientifique remise à l'honneur depuis quelques années confirme
              tout à fait l'opinion de Nostradamus, toute idée déiste mise à
              part : les phénomènes terrestres et l'histoire des hommes
              semblent bien écrits dans le mouvement des planètes. 
              
                
              
              Eléments de la vie de
              Nostradamus. 
              Michel de Notredame a vu le
              jour le jeudi 14 décembre 1503 à midi, à
              Saint-Rémy-de-Provence. Fils du médecin Jacques de Notredame,
              d'origine juive, récemment converti au catholicisme, Michel
              étudie le métier de son père et fait de nombreux voyages pour
              se perfectionner dans l'art médical en suivant les cours des plus
              grands maîtres étrangers. En fait, son père, réfugié à
              Avignon, était devenu notaire public en s'établissant à
              Saint-Rémy où il avait épousé Renée de Saint-Rémy, une jeune
              fille de famille totalement provençale. Les aïeux de la famille
              de Notredame descendaient de la tribu d'Isachar, célèbre pour
              posséder des pouvoirs très particuliers dans le domaine de la
              science et des mystères du temps. 
              C'est pourtant dans sa
              famille maternelle que le goût de l'astronomie lui est donné,
              apparemment grâce à son oncle Jean de Saint-Rémy. Ancien
              médecin, lui aussi, et passionné par les mathématique et
              l'étude des astres. Hélas, à la mort de cet oncle, Michel se
              retrouve seul pour étudier et part à Avignon pour apprendre la
              grammaire et la logique, ainsi que l'arithmétique, la géométrie
              et la musique. Sans oublier le latin, base à l'époque de tout
              enseignement. C'est en réalité en 1521 qu'il se destine vraiment
              à la médecine, tout en continuant à se perfectionner dans la
              philosophie. Cinq ans plus tard, il part dans le sud-ouest de la
              France et, à Narbonne, Toulouse et Bordeaux où il combat avec
              succès une importante épidémie. 
              En 1530, il retourne à
              l'Université de Montpellier où il a pour compagnon un certain
              Rabelais. Trois ans après, il obtient le titre de docteur en
              médecine et s'installe quelque temps à Agen où il bénéficie
              de l'amitié d'un célèbre homme de lettres, Jules César
              Scaliger. Scaliger avait pourtant la réputation d'un homme dur
              qui se fâchait avec tout le monde. Michel de Notredame est une
              exception. Il se marie à Agen et sa femme lui donne deux enfants.
              Son bonheur ne sera pourtant que de très courte durée puisqu'il
              perd toute sa famille dans des conditions étranges, jamais
              éclaircies. 
              Jusqu'en 1545, on ne sait
              plus grand'chose de ce qu'est la vie du médecin. Apparemment, il
              se rend en Perse, puis voyage beaucoup en Italie, en Allemagne,
              avant de séjourner dans le nord de la France, à l'abbaye d'Orval.
              Quoi qu'il en soit, lorsqu'il revient à Aix en Provence, en 1546,
              il est un homme très érudit qui va très vite conquérir
              l'amitié et l'admiration de tous. Ainsi, il lutte contre une
              terrible épidémie de peste qui ravage la région marseillaise et
              fait procéder à des mesures de nettoyage dans toutes les maisons
              et les rues, agissant ainsi comme un véritable précurseur de
              l'hygiène. Ses qualités morales et ses connaissances techniques,
              en même temps que son désintéressement et son courage, lui font
              une merveilleuse réputation, d'abord en Provence, puis, bientôt,
              dans toute la France. Il s'installe à Salon où il se marie pour
              la seconde fois et où il rédige ses célèbres «Centuries».
              Pendant très longtemps, il les conserve chez lui, en refusant de
              les voir publiées. Il sait ses écrits très dangereux et craint
              le mal qu'ils peuvent faire tant aux autres qu'à lui-même. 
              En 1556, Henri II l'invite
              à la Cour, lui offre beaucoup d'argent, et le nomme Médecin et
              Conseiller Ordinaire du Roy. Pourtant, ces hautes faveurs ne sont
              pas les raisons de sa célébrité, pas plus que ses qualités de
              médecin. C'est en fait ses dons remarquables d'astrologue et de
              devin qui le font aimer de la Cour. 
              Car, si le médecin de
              Salon avait une grande renommée, l'astrologue Nostradamus en eut
              une plus bien grande encore. C'est d'ailleurs à ce titre que
              Catherine de Médicis lui ouvre les portes du Louvre, puis celles
              du Château de Blois. 
              Le 2 juillet 1566,
              exactement à la date et à l'heure qu'il avait lui-même
              prévues, Michel de Notredame s'éteint. Jean Aymes Chavigny est
              le témoin de cette ultime prédiction : 
              «Que le temps de son
              trépas lui fut notoire, même le jour, voire l'heure, je le puis
              témoigner en vérité : me souvenant très bien que sur la fin du
              jour de ladite année, il avait écrit de sa main aux
              Ephémérides de Jean Stadius, ces mots latins : «Hic prope mors
              est», c'est-à-dire : «Ici, proche est ma mort». Et le jour
              avant qu'il fit échange de cette vie à l'autre, l'ayant assisté
              longuement, et, sur le tard, prenant congé de lui jusques au
              lendemain matin, il me dit ces paroles : «Vous ne me verrez pas
              en vie au Soleil Levant» ...» 
              Mais qui a été le
              véritable initiateur aux sciences occultes de Nostradamus ?
              Danielle Hemmert et Alex Roudene nous donnent leur opinion de la
              chose dans un ouvrage consacré à la magie et à l'occultisme : 
              «L'antique science des
              disciples d'Hermès Trismégiste avait eu pour héritiers les
              Arabes et les Juifs, ces derniers eux-mêmes détenteurs de
              secrets non moins antiques de la Kabbale. 
              Or, le père de Michel de
              Notredame est un juif et un médecin, double raison pour être
              initié à la doctrine de Kabbale, pour pratiquer alchimie et
              astrologie, chiromancie et tous autres arts divinatoires. 
              
                
              
              Comme tant de Juifs des
              temps bibliques, Michel possède le don de prophétie. 
              Mais le don n'est pas tout,
              il faut y joindre beaucoup de connaissances, beaucoup de travail,
              beaucoup d'entraînement, si l'on peut ici employer un terme
              aujourd'hui réservé au sport. 
              Pour devenir un initié, il
              faut fréquenter longuement des maîtres, eux-mêmes initiés, qui
              aident le disciple dans sa quête spirituelle, quête souvent fort
              pénible, et qui n'ouvre ses arcanes qu'à celui qui sait s'en
              rendre digne. Il paraît que Michel de Notredame se rendit, alors
              qu'il avait trente ans, en Egypte, et qu'il y fit retraite pendant
              plusieurs années, dans des chambres secrètes de la Grande
              Pyramide, où des maîtres de la plus haute sagesse
              l'instruisirent dans toutes les sciences de la Tradition, avant de
              lui conférer enfin le grade le plus élevé de l'initiation. 
              De retour en Europe,
              Nostradamus devient Grand-Maître de la Rose-Croix et est placé
              par cette puissante société hermétique à la Cour des Valois
              pour y veiller à l'exécution du plan secret du gouvernement.
              N'est-ce pas là un belle légende, difficile à vérifier,
              d'autant plus que le mouvement rosicrucien ne se manifestera
              publiquement qu'un demi-siècle après la mort du mage de Salon,
              et qu'il y a une grande probabilité pour qu'il ne se fût pas
              encore montré au temps où vivait Nostradamus ?» 
              On peut néanmoins se
              demander si le médecin-astrologue n'aurait tout de même pas fait
              partie d'une société secrète initiatique : des indices
              autorisent cette supposition, ne serait-ce que ce quatrain des
              «Centuries» : 
                
              «Les dix calendes d'avril
              de faict gothique 
              Ressuscité encore par gens
              malins ; 
              Le feu éteint et,
              assemblée diabolique 
              Cherchant les os du d'Amant
              et Pselin» 
              «Les dix jours de fête
              gothique d'avril 
              Encore ressuscités par des
              gens malins 
              Le feu éteint et
              l'assemblée diabolique 
              Cherchent les os du d'Amant
              et Pselin» 
                
              Ce dernier vers devrait se
              lire ainsi : «Cherchent les os du démon de Psellus». Or, ce
              Michel Psellos, latinisé en Psellus, était un philosophe
              platonicien de Byzance qui vécut au XIe siècle de notre ère et
              qui laissa des textes magiques dont l'influence fut énorme sur
              les initiés occidentaux de la Renaissance. De ce quatrain se
              dégage donc la description d'une scène d'évocation magique
              pratiquée par une assemblée rituelle (et diabolique) d'initiés,
              qui cherchent à atteindre l'illumination chère aux gnostiques de
              tous temps. 
              Cette initiation, à la
              fois platonicienne et kabbalistique, n'allait-elle pas à
              l'encontre de la religion catholique officiellement affichée par
              le grand voyant de Salon ? Oui, si l'on s'en tient aux critères
              étroits du XIXe siècle, au cartésianisme étriqué de nos
              grands-parents. Non, si l'on se met à la place d'un homme de la
              Renaissance. Cet homme ne met pas à l'index ces coexistences :
              pour lui, il n'y a pas encore de scission entre la voie religieuse
              occidentale traditionnelle et l'ésotérisme, qu'il soit
              judaïque, arabe ou alexandrin à l'origine. Nostradamus a donc
              pu, en son XVIe siècle, sans la moindre hypocrisie, sans la
              moindre tache d'hérésie, être en même temps un catholique
              très dévot et un mage initié aux plus hauts secrets
              spéculatifs et même opératifs, y compris l'évocation des
              puissances angéliques. 
              Faisons donc confiance à
              la devise accompagnant ses armoiries : «Soli Deo». (A Dieu seul) 
              On doit croire au sérieux
              de Nostradamus et on ne peut que constater la réalité de
              certaines de ses prédictions, du moins les plus claires, si l'on
              est un sceptique forcené. Il possédait une vision symbolique
              dont il n'avait peut-être pas conscience lui-même, vision
              inspirée par Dieu ou par une puissance autre, si vous êtres
              incroyant ... 
              Le temps existe-t-il en soi
              ? N'est-il pas qu'un point appelé quatrième dimension, ce point
              de rencontre entre le passé, le présent et le futur ? S'il en
              est ainsi, certains esprits capables de quitter notre univers aux
              trois dimensions, pour celui de la quatrième, peuvent connaître
              le passé comme le futur, voir ce qui a été et ce qui sera ...
              Tels seraient les voyants, tel aurait été Nostradamus. 
              Et c'est bien l'impression
              que nous donnent certains quatrains où le visionnaire a
              réellement vu certaines scènes futures décrites parfois avec,
              au beau milieu de l'événement historique capital, un petit fait
              concret secondaire qui nous déroute ou, si nous l'identifions,
              qui nous fournit une preuve supplémentaire et irréfutable de la
              véracité de la prédiction. 
                
                                   
                     
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