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Que celui qui lira ces vers les juge intelligemment pour bien en comprendre le sens.

Que le profane et l'ignorant doivent s'en éloigner

Que les astrologues, les sots et les barbares ne s'en approchent pas

Car quiconque fera autrement sera maudit, ceci étant un rite sacré.

  Nostradamus

 

Nostradamus a écrit plusieurs milliers de vers «à message caché» prophétisant de manière troublante et précise les plus grands événements du futur. Le principale reproche fait aux «Centuries» de Nostradamus est leur absence de dates. Pourtant, il est possible de situer dans le temps les événements à venir au cours de prochaines années. Depuis quatre cents ans, aucun chercheur n'avait pensé à pratiquer les calculs auxquels je me suis livré et qui me permettent d'expliquer avec précision le travail du grand prophète;

Rappelons que Michel de Notredame, plus connu sous le nom de Nostradamus, avait vu tous les grands bouleversements de l'Histoire. Pour ne nous intéresser qu'à notre époque, il avait par exemple prédit l'affaire du Watergate, la chute du Shah, l'arrivée du socialisme en France, l'attentat contre Jean-Paul II. Sur cela, tous ses traducteurs sont d'accord. Où les choses divergent, c'est lorsqu'il s'agit de l'avenir, sauf, là encore, sur quelques points spécifiques : la troisième guerre, mondiale, la venue d'un sauveur et l'Apocalypse en juillet 1999.

Les dates : un mystère éclairci.

Depuis la publication des «Centuries» de Michel de Notredame, en 1555, des centaines d'ouvrages ont été écrits à travers le monde pour tenter de comprendre et d'analyser les quatrains obscurs rédigés par celui qui fut l'astrologue et le médecin de Catherine de Médicis.

Effectivement, parmi les 969 quatrains, 58 sixains et 141 «présages» que comportent les «Centuries», rares sont ceux écrits dans un langage clair et surtout parfaitement datés. Ils sont tous rédigés en vieux français provençal et nécessitent une longue recherche linguistique, une véritable traduction. Autre grave problème à la compréhension des quatrains : ils ne sont pas classés par ordre chronologique mais se suivent dans une volontaire «pagaille», regroupés en dix centuries. Chacun doit donc analyser les différents vers, selon le souhait de leur auteur : les clés pour les déchiffrer et les interpréter sont innombrables, ce qui explique la grande quantité de traducteurs.

Alors, les «Centuries» sont-elles une auberge espagnole ? Chacun peut-il y trouver ce qu'il a envie - ou ce qu'il redoute - d'y lire, selon son caractère, son humeur, son optimisme ? Certainement pas ... On a fait de Nostradamus un émule des «tireuses de cartes de bas étage», ce qui a poussé certains de ses détracteurs à affirmer que les «Centuries» ne sont rien d'autre que l'oeuvre d'un illuminé qui, de nos jours, se serait vite retrouvé en asile, ou bien aurait fait fortune grâce aux stupides superstitions des masses. On a voulu voir en lui un mystificateur, astucieux, avide d'argent, qui a su obtenir de son vivant, honneurs et profits auprès du roi et de la reine de France puis, après sa mort, une telle renommée qu'on parle de lui plus de quatre cents ans plus tard ... Selon eux, les «Centuries» ne sont qu'une escroquerie morale dans laquelle on peut lire et trouver n'importe quoi : «Annoncer des guerres, de troubles, des complots et des morts violentes, ce n'est prendre aucun risque puisque ce sont là des banalités de l'Histoire». On lui reproche de manquer de précision dans ses écrits. Les obscurités abondent effectivement, donnant lieu à plusieurs interprétations possibles d'un même quatrain. Mais Nostradamus avait parfaitement envisagé les critiques et le scepticisme des mondes futurs ...

Pour y répondre par anticipation, il a habilement mêlé plusieurs quatrains parfaitement clairs, précis, même, que les plus sceptiques de ses détracteurs ne peuvent réfuter. Deux d'entre eux comportent même une date précise, très lointaine par rapport à la date de publication des «Centuries». Car, en effet, il est impossible de parler de coïncidences à propos de ces quatrains. Si l'on accepte donc ceux-là, il est évident qu'il faut accepter les autres ...

Rappelons simplement le quatrain consacré à la mort d'Henri II, le 10 juillet 1559, soit quatre ans après la publication de ce texte.

 

«Le lion jeune le vieux surmontera

En champ bellique par singulier duel.

Dans cage d'or les yeux lui crèvera,

Deux classes une, puis mourir, mort cruelle."

«Le jeune lion vaincra le vieux

Sur un terrain de tournoi en combat singulier

Dans une cage d'or il aura les yeux crevés

Dans l'un des deux combats, avant de mourir d'une mort cruelle.»

 

Un texte parfaitement clair puisqu' Henri II mourut, comme chacun sait, au cours d'un tournoi, les yeux crevés par la lance de son adversaire, le comte de Montgomery, lance qui avait perforé son heaume d'or.

Rappelons aussi et surtout le fameux quatrain qui concerne la fuite à Varennes de Louis XVI, Marie-Antoinette et le «petit mitron » :

 

«De nuit viendra par la forêt de Reines,

Deux pars vaultorte, Herne la pierre blanche,

Le moine noir en gris dedans Varennes :

Eleu Cap cause tempête, feu, sang, tranche.»

«De nuit viendront par la forêt de Reines

Deux époux par un chemin détourné

La Reine vêtue de blanc,

Le moine noir en gris entrera dans Varennes :

Le premier Capétien sera la cause de tempête, de feu, de sang, de tranche.»

 

Tous les sceptiques n'ont pas d'argument à opposer à cette prédiction-là, encore très nette.

Nostradamus ne s'est donc pas laissé emporter par un délire pathétique mais il a simplement voulu cacher ses messages aux profanes. Les quatrains les plus clairs ne sont là que pour prouver qu'il n'est justement pas un illuminé ou un escroc.

D'ailleurs, il a également écrit quelques vers d'avertissement à ses futurs lecteurs. Les deux premiers quatrains qui commencent les «Centuries» sont :

 

«Etant assis de nuit secret étude

Seul, reposé sur la selle d'airain,

Flambe exiguë sortant de sollitude,

Fait prospérer qui n'est à croire vain.»

«La verge en mains mise au milieu de Branches

De l'onde il moulle et le limbe et le pied.

Une peur et voix frémissent par les manches,

Splendeur divine le divin près s'assied.»

 

En voici l'explication :

«Etant assis de nuit et étudiant dans le secret, seul, assis sur un siège d'airain, une flamme minuscule apparaît dans ma solitude, et me fait écrire des choses qu'il ne faudra pas croire vainement.

La baguette magique en mains (ou le symbole du médecin) donnée à celui qui a le don des prophéties, du flot de paroles, il moule la forme et les vers. Il y a là de quoi faire frémir les simples, splendeur divine le divin s'asseoit auprès de lui.»

Nostradamus veut expliquer là que ses prophéties lui ont été dictées par une force de l'au-delà. Dieu lui-même peut-être. Il ne faut donc pas les prendre à la légère, il ne faut pas en rire ni s'en moquer. Il faut les lire avec sérieux et sans fantaisie.

Il déclare ici n'être qu'un instrument et ne bénéficier que d'une inspiration divine. Il n'a pas lu dans les astres, il a simplement écouté et retranscrit ce qu'il entendait, assis seul dans une pièce déserte. Il conseille à son lecteur de ne pas se laisser emporter par des divagations à propos de ces textes et au contraire de les prendre très au sérieux, puisqu'on ne peut pas douter de Dieu et qu'on ne peut surtout pas rire de Lui.

Exactement au centre de son oeuvre, on trouve aussi curieusement quatre vers rédigés en latin :

 

«Qui legent hosce versus nature censunto ;

Prophanum vulgus et inscium ne attrectato ;

Omnesque Astrologi, Blenni, Barbari procul sunto.

Qui aliter faxit, is, rite sacer esto.»

 

Ce quatrain peut être traduit ainsi :

«Celui qui lira ces vers les juge intelligemment pour bien en comprendre le sens. Que le profane et l'ignorant doivent s'en éloigner. Que les astrologues, les sots et les barbares ne s'en approchent pas. Car quiconque fera autrement sera maudit, ceci étant un rite sacré.»

Un tel avertissement aussi catégorique était destiné à éloigner les impies et les sceptiques, à les empêcher de rire de prédictions qu'ils n'auraient jamais prises au sérieux.

N'oublions pas qu'à l'époque, Nostradamus avait déjà beaucoup d'ennemis puisqu'il était le médecin de Catherine de Médicis, et accomplissait certains prodiges sur ceux qui faisaient appel à lui. On ne lui pardonnait pas sa réussite et déjà, on affirmait qu'il était un suppôt de Satan et était possédé des puissances infernales. En fait, ceux qui le critiquaient et le dénigraient ainsi étaient, non seulement des jaloux, mais aussi des individus qui l'estimaient et le craignaient pour ses dons mystérieux. L'avertissement en latin leur était donc sans doute destiné, peut-être davantage encore qu'aux futurs lecteurs des «Centuries».

Ceci est l'une des explications du langage obscur, voire parfois hermétique, utilisé par Nostradamus. Il craignait d'être considéré comme un «prophète de malheur» car la grande majorité de ses quatrains annonçait effectivement des catastrophes. Il ne voulait pas non plus choquer l'opinion publique, ni surtout être mis au ban de la société et rejeté par Henri II et Catherine de Médicis. Mais, conscient de sa mission divine (il emploie fréquemment le mot «divin» dans ses vers), il ne voulait pas non plus refuser son devoir envers l'humanité et l'avenir. C'est ainsi qu'il a glissé dans son texte des mots étrangers (italiens, espagnols, allemands), des formes de phrases provençales (son pays natal), et surtout de nombreux néologismes inventés par lui, ainsi que des anagrammes de lieux. Par exemple, le mot «coq» est indiscutablement le symbole de la France, terroir du coq gaulois;

Le mot «noir» signifie généralement le roi, anagramme auquel la lettre «n» a été ajoutée.

Les mots «cerfan» ou «nercaf» sont des anagrammes de France. Comme «Paris» est désigné par «Sipar» ou «Rapis».

De même «Mazarin» est devenu «Nizaram», et Henryc» s'appelle «Chyren» ou «Cheyrn».

Pour exemple encore, voyons ce quatrain qui a longtemps paru incohérent aux traducteurs des «Centuries» :

 

«Quand le fourchu sera soutenu de deux peaux,

Avec six demi-cors et six sizeaux ouvers

Le très puissant Seigneur, héritier des crapaux,

Alors subjuguera sous soy l'univers.»

 

Pour le comprendre, il suffit de penser aux chiffres romains : «le fourchu», c'est le V, ou encore le 5. Un «pal», c'est un I, ou si vous préférez, un «un». Le «demi-cor», c'est bien sûr le C ou 100. Le «sizeau ouver», c'est un V avec deux I de chaque côté, donc un M, ou mille. Ce qui donne la date MCCCCCCXXXXXX, soit 1660, date du début du règne de Louis XIV. Quant aux «crapaux», il s'agit simplement de l'emblème des Mérovingiens, donc les Capétiens, leurs héritiers. La traduction finale de ce quatrain est donc tout simplement :

«En l'an 1660, un nouveau et puissant très grand roi subjuguera sous lui l'univers ; c'est-à-dire l'Europe Centrale et Occidentale.»

Il existe bien d'autres clés encore à la traduction de tous ces vers ... Les «Centuries» sont donc plus incontestablement un livre à clés, à secrets infinis. Le tout est de les trouver et non d'interpréter les vers selon ses goûts. Il faut savoir lire, il faut savoir traduire les anagrammes, il faut jouer avec les quatrains tel que Nostradamus l'a voulu, c'est-à-dire les élucider tel des énigmes du Sphinx.

 

L'énigme Michel de Notredame.

De tous les avertissements de Nostradamus à ses lecteurs, c'est incontestablement la lettre qu'il a écrite à son fils qui est la plus significative. Cette importante «préface-dédicace» comporte certains passages tout-à-fait révélateurs :

«Ayant voulu taire et délaisser pour cause de l'injure, et non tant seulement du temps présent, mais aussi de la plus grande part du futur, de mettre par écrit pour ce que les règnes, sectes et régions seront changés si opposites.»

Ces lignes disent la volonté de dissimulation de leur auteur. Selon lui, toute vérité n'est pas bonne à dire et c'est une règle que doivent respecter tous les initiés.

Voici la traduction de cette longue lettre.

A CESAR NOSTRADAMUS, VIE ET FELICITE

Ton arrivée tardive, César de Notredame, mon fils, m'a fait passer de longues nuits de veille afin de te laisser ce mémoire par écrit, après ma mort, pour le profit des hommes et lus particulièrement celui des Français, à partir de ce que Dieu m'a donné à connaître grâce au mouvement de ses astres. Puisque Dieu n'a pas voulu que tu naisses dans cette région, je ne veux pas encore parler des années passées mais des mois de guerre pendant lesquels tu ne seras pas capable de comprendre ce qu'il me faudra te laisser après ma mort : étant donné que je ne peux pas risquer de voir cela détruit par l'injustice de notre époque. La prédiction cachée dont tu hériteras sera cachée dans mon coeur. Considérant que les prophéties racontées ici ne sont pas déterminées et qu'elles sont régies et gouvernées par l'immense puissance de Dieu, qui nous inspire non par ivresse ni par délire mais par affirmation astronomique, ces prédictions sont animées par la seule volonté divine et l'esprit de prophétie. Depuis longtemps déjà, j'ai prédit à plusieurs reprises ce qui devait arriver et dans les lieux mêmes où cela est arrivé, grâce à l'action de la vertu et de l'inspiration divine. J'ai dévoilé des aventures heureuses ou malheureuses arrivées dans de nombreuses régions du monde. Mais j'ai voulu me taire et laisser mon oeuvre à cause de l'injustice du temps présent, mais aussi de celle des temps futurs. Je n'ai pas voulu mettre par écrit ce que les gouvernements et les pays subiront de changements parfois opposés.

Si j'avais dû rapporter ce que sera l'avenir en langage clair, les gens de ces gouvernements et de ces religions ne l'auraient pas admis, n'auraient pas accepté de se savoir condamnés. Le Sauveur a dit : «Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré et ne jetez pas les perles aux porcs de peur qu'ils ne les foulent aux pieds et ne se retournent ensuite contre vous». J'ai donc retiré de ma plume la clarté populaire afin de n'utiliser que des phrases mystérieuses pour relater l'avènement du communisme et des grandes causes à venir, des grands changements humains, ceci afin de ne jamais scandaliser les oreilles fragiles. Ma prophétie sera cachée à la fois aux savants et aux sages, aux puissants et aux rois, mais révélée aux petits et aux humbles grâce au Dieu immortel. Rien ne peut s'accomplir sans Lui, car grande est Sa puissance et Sa bonté pour les sujets auxquels Il donne la connaissance. Sa chaleur et Ses bienfaits s'approchent de nous comme le font les rayons du soleil qui jettent leur influence sur tous les corps. Nous, simples humains, nous ne pouvons rien par notre seul esprit pour connaître les secrets du Créateur. Il ne nous appartient pas de connaître les temps, les lieux, ni les moments. C'est peut-être pourquoi des personnages du futur peuvent être vus dès aujourd'hui, parce que Dieu a bien voulu nous les révéler et nous donner quelques secrets de l'avenir par ses inspirations ...

Mon fils, je te parle ici d'une manière un peu obscure, mais cela doit exciter ta compréhension en contemplant le soleil et la lune de même qu'en lisant sans craindre de trop écrire. Encore une fois, tout procède de la puissance divine du Dieu éternel, et de Sa grande bonté. Mon fils, je me suis qualifié de prophète, mais je n'ai pas le droit de m'attribuer un titre aussi sublime aujourd'hui. Car qui est prophète aujourd'hui sera plus tard appelé voyant. Un prophète est celui qui voit les choses lointaines grâce à la connaissance naturelle de chacun. Il peut lui arriver de faire apparaître des choses divines ou humaines dans son esprit, parce que cela ne peut pas se faire autrement mais c'est en fait Dieu Lui-même qui dicte ce qu'Il veut que l'homme sache. Les secrets de Dieu sont incompréhensibles à l'homme et Il ne peut nous les faire comprendre que par les mouvements du ciel ...

L'inspiration prophétique tire son origine de l'émotion du Créateur, de la chance et de la nature. Le présage se réalise en partie tel qu'il a été prédit, car la compréhension venue de l'intelligence ne peut être acquise d'une façon occulte sinon par la voie zodiacale qui explique une partie des causes futures. Mon fils, je te supplie de ne jamais employer ton intelligence à de telles vanités et à de telles rêveries qui entraîneraient la perdition de ton âme ...

J'ai rédigé mes prophéties par écrit avec le secours de l'inspiration et de la révélation divine, par continuelle supputation. Craignant que cette philosophie occulte ne soit condamnée dans l'avenir, je n'ai pas voulu présenter ouvertement leur terrible persuasion.

Redoutant aussi que plusieurs livres cachés durant de longs siècles ne soient connus et ayant peur de ce qui pourrait en advenir après les avoir lus, je les ai brûles. Tandis que le feu les dévorait, la flamme me rendait une certaine clarté, comme la lumière violente provenant d'un cataclysme qui aurait illuminé la maison, l'aurait embrasée. Je ne voulais pas que les siècles à venir soient abusés en recherchant des choses qui ne les concernent pas directement, qu'ils ne doivent pas savoir, c'est pourquoi j'ai allumé ce feu.

Il faut que tu saches qu'en rejetant au loin les imaginations fantasques, il est possible d'obtenir la connaissance du futur, en te limitant aux noms de lieux grâce aux figures du ciel, et à la puissance et à la faculté divines en présence desquelles le passé, le présent et l'avenir sont compris dans le Temps parce que tout est simple et manifeste. C'est pourquoi, mon fils, tu peux aisément, malgré ton jeune âge, comprendre que les choses qui doivent arriver peuvent être dites dès aujourd'hui grâce aux lumières nocturnes et célestes qui sont naturelles et interprétées par l'esprit du prophète. En tant qu'homme mortel, j'ai eu une inspiration dont la perception est moins éloignée du ciel que les pieds de la terre. Je suis un grand pécheur en ce monde mais je ne peux tromper ni abuser, ni duper. J'ai composé des livres de prophéties contenant chacun cent quatrains astronomiques que j'ai voulu dire obscurément et qui constituent de perpétuelles prophéties d'aujourd'hui à 3797. Certains douteront de leur véracité en voyant une si longue étendue de temps. Pourtant, toute la terre et tous les siècles en constateront les causes. Si tu vis à l'âge moyen d'un homme, tu connaîtras certains événements futurs et n'en sauras pas plus car seul le Dieu éternel connaît l'Eternité.»

Notons ici d'une part que le prophéties de Nostradamus s'étendent jusqu'à l'an 3797 et non jusqu'en juillet 1999 annoncé comme étant la «fin d'un monde». A ne pas confondre avec la «fin DU monde» ... Par ailleurs, cette déclaration est la preuve intentionnelle que les prophéties de Nostradamus peuvent être lues comme une sorte de calendrier perpétuel, chaque quatrain pouvant avoir plusieurs significations, plusieurs interprétations, toutes aussi précises les unes que les autres. Il suffit pour les comprendre de les «interroger» régulièrement. Mais poursuivons la lecture de cette lettre.

«Ce qui est prédit par le prophète et par l'intermédiaire de Dieu est vrai puisque cela a pris son origine dans le ciel. Une telle lumière est plus efficace que tout et le Créateur permet aux philosophes d'être sûrs d'eux et d'atteindre les plus hautes doctrines en même temps que les abîmes les plus profonds.

Afin que je ne sois pas entraîné trop loin pour la capacité future de ta perception, tu dois savoir, mon fils, que les hommes de lettres feront une très importante et incomparable «jactance» sur la façon dont j'ai décrit les événements du monde, avant que les bombardements et les révolutions si fortes ne détruisent tout sur terre, hormis l'Histoire et les lieux. Il ne sera guère de pays qui ne soit touché par les catastrophes. C'est pourquoi avant et après ces révolutions dans le monde, les pluies seront si réduites et il tombera du ciel tant de feu et de projectiles incendiaires que rien n'échappera à l'embrasement. Cela arrivera avant la fin de l'année 1999 car la guerre tiendra le XXe siècle sous son règne. Certains pays seront tenus par la révolution pendant plusieurs années, tandis que d'autres connaîtront la ruine pendant davantage d'années encore. Puis, avec le secours de la Toute Puissance du Dieu éternel, la monarchie reviendra, puis l'âge d'or, celui du Verseau, apparaîtra après 1999. La révolution aura tout renversé de fond en comble, et, en 1732 arrivera la pestilence, la famine et les guerres à cause du premier révolutionnaire.»

C'est Jean-Jacques Rousseau qui est décrit ici, venu en 1732 à Paris, peu de temps après sa sortie de l'hospice des Catéchumènes de Turin. Rousseau était pour Nostradamus le «premier véritable révolutionnaire».

«Avant et après cette date, le monde sera plusieurs fois diminué, inondé, et il y aura tant de morts qu'on ne trouvera plus guère de personnes pour s'occuper des camps dévastés. Après le jugement visible du ciel, et avant que nous ne soyons parvenus au septième millénaire, nous approchant du huitième où se trouve le firmament de la huitième sphère, de dimension étendue et où Dieu viendra faire Sa révolution, quand les constellations reprendront leur mouvement, sa course ne durera pas dans les siècles des siècles, car Sa volonté n'aura pas été faite. C'est pourquoi le Créateur et Ses envoyés de feu viennent aujourd'hui proposer à nos perceptions et à nos yeux les causes des prédictions futures ...

Tout est prédit par un souffle divin et grâce à l'esprit des anges, l'homme est inspiré et deviendra prophète. Toute fantaisie lui est enlevée par plusieurs apparitions nocturnes et par une certitude diurne. Il prophétise grâce à l'astronomie et ne considère que son courage dans la liberté.

Mon fils, tu dois venir comprendre ce que mes calculs et l'inspiration m'ont révélés, parce que le glaive de la mort s'approche maintenant de nous par l'intermédiaire d'épidémies et de guerres de plus en plus horribles, à cause de trois hommes. La mort frappera la terre et reviendra souvent ainsi que l'a dit le Seigneur : la miséricorde de Dieu ne se répandra plus pendant quelque temps, jusqu'à ce que la plupart de mes prophéties ne soient accomplies dans leur totalité. Le Seigneur n'aura pas de pitié et les hommes seront brisés en même temps que la terre sera inondée par des pluies de flammes et des révolutions. Je l'ai complètement rédigé et écrit dans mes prophéties composées dans un discours sans ordre, limitant les lieux, les temps et le terme fixé d'avance, pour que les hommes à venir ne connaissent ces événements que lorsqu'ils se seront infailliblement produits. Je l'ai aussi noté parfois dans un langage plus clair et malgré certaines formes voilées, ces choses deviendront aussi intelligibles lorsque l'ignorance aura été dissipée.

Avant de terminer, mon fils, prends donc ce cadeau de ton père Michel Nostradamus qui souhaite que tu fasses connaître chacune des prophéties dites ici dans chaque quatrain. Je prie Dieu immortel qu'Il veuille bien te prêter longue vie et félicité.

De Salon, ce 1er mars 1555»

Pour Nostradamus, le hasard n'existe pas. L'Histoire s'écoule naturellement d'une manière cyclique. Les hommes n'en sont que les acteurs et n'interviennent que parce que Dieu le veut, jouant un rôle écrit bien longtemps à l'avance. Nostradamus se borne donc à lire dans les siècles, ce que Dieu et les astres lui ont dicté dans ses nuits d'étude. Il sait ce qui doit arriver, il prend au hasard une image du futur et nous la fournit en l'exprimant en termes plus ou moins cachés. Il a avoué un jour à son roi Henri II :

«L'injure du temps requiert que tels secrets événements ne soient manifestés que par une énigmatique sentence. Car telle est la coutume des mille et deux prophètes qui ont été depuis la création du monde.»

Aujourd'hui, l'astrologie scientifique remise à l'honneur depuis quelques années confirme tout à fait l'opinion de Nostradamus, toute idée déiste mise à part : les phénomènes terrestres et l'histoire des hommes semblent bien écrits dans le mouvement des planètes.

 

Eléments de la vie de Nostradamus.

Michel de Notredame a vu le jour le jeudi 14 décembre 1503 à midi, à Saint-Rémy-de-Provence. Fils du médecin Jacques de Notredame, d'origine juive, récemment converti au catholicisme, Michel étudie le métier de son père et fait de nombreux voyages pour se perfectionner dans l'art médical en suivant les cours des plus grands maîtres étrangers. En fait, son père, réfugié à Avignon, était devenu notaire public en s'établissant à Saint-Rémy où il avait épousé Renée de Saint-Rémy, une jeune fille de famille totalement provençale. Les aïeux de la famille de Notredame descendaient de la tribu d'Isachar, célèbre pour posséder des pouvoirs très particuliers dans le domaine de la science et des mystères du temps.

C'est pourtant dans sa famille maternelle que le goût de l'astronomie lui est donné, apparemment grâce à son oncle Jean de Saint-Rémy. Ancien médecin, lui aussi, et passionné par les mathématique et l'étude des astres. Hélas, à la mort de cet oncle, Michel se retrouve seul pour étudier et part à Avignon pour apprendre la grammaire et la logique, ainsi que l'arithmétique, la géométrie et la musique. Sans oublier le latin, base à l'époque de tout enseignement. C'est en réalité en 1521 qu'il se destine vraiment à la médecine, tout en continuant à se perfectionner dans la philosophie. Cinq ans plus tard, il part dans le sud-ouest de la France et, à Narbonne, Toulouse et Bordeaux où il combat avec succès une importante épidémie.

En 1530, il retourne à l'Université de Montpellier où il a pour compagnon un certain Rabelais. Trois ans après, il obtient le titre de docteur en médecine et s'installe quelque temps à Agen où il bénéficie de l'amitié d'un célèbre homme de lettres, Jules César Scaliger. Scaliger avait pourtant la réputation d'un homme dur qui se fâchait avec tout le monde. Michel de Notredame est une exception. Il se marie à Agen et sa femme lui donne deux enfants. Son bonheur ne sera pourtant que de très courte durée puisqu'il perd toute sa famille dans des conditions étranges, jamais éclaircies.

Jusqu'en 1545, on ne sait plus grand'chose de ce qu'est la vie du médecin. Apparemment, il se rend en Perse, puis voyage beaucoup en Italie, en Allemagne, avant de séjourner dans le nord de la France, à l'abbaye d'Orval. Quoi qu'il en soit, lorsqu'il revient à Aix en Provence, en 1546, il est un homme très érudit qui va très vite conquérir l'amitié et l'admiration de tous. Ainsi, il lutte contre une terrible épidémie de peste qui ravage la région marseillaise et fait procéder à des mesures de nettoyage dans toutes les maisons et les rues, agissant ainsi comme un véritable précurseur de l'hygiène. Ses qualités morales et ses connaissances techniques, en même temps que son désintéressement et son courage, lui font une merveilleuse réputation, d'abord en Provence, puis, bientôt, dans toute la France. Il s'installe à Salon où il se marie pour la seconde fois et où il rédige ses célèbres «Centuries». Pendant très longtemps, il les conserve chez lui, en refusant de les voir publiées. Il sait ses écrits très dangereux et craint le mal qu'ils peuvent faire tant aux autres qu'à lui-même.

En 1556, Henri II l'invite à la Cour, lui offre beaucoup d'argent, et le nomme Médecin et Conseiller Ordinaire du Roy. Pourtant, ces hautes faveurs ne sont pas les raisons de sa célébrité, pas plus que ses qualités de médecin. C'est en fait ses dons remarquables d'astrologue et de devin qui le font aimer de la Cour.

Car, si le médecin de Salon avait une grande renommée, l'astrologue Nostradamus en eut une plus bien grande encore. C'est d'ailleurs à ce titre que Catherine de Médicis lui ouvre les portes du Louvre, puis celles du Château de Blois.

Le 2 juillet 1566, exactement à la date et à l'heure qu'il avait lui-même prévues, Michel de Notredame s'éteint. Jean Aymes Chavigny est le témoin de cette ultime prédiction :

«Que le temps de son trépas lui fut notoire, même le jour, voire l'heure, je le puis témoigner en vérité : me souvenant très bien que sur la fin du jour de ladite année, il avait écrit de sa main aux Ephémérides de Jean Stadius, ces mots latins : «Hic prope mors est», c'est-à-dire : «Ici, proche est ma mort». Et le jour avant qu'il fit échange de cette vie à l'autre, l'ayant assisté longuement, et, sur le tard, prenant congé de lui jusques au lendemain matin, il me dit ces paroles : «Vous ne me verrez pas en vie au Soleil Levant» ...»

Mais qui a été le véritable initiateur aux sciences occultes de Nostradamus ? Danielle Hemmert et Alex Roudene nous donnent leur opinion de la chose dans un ouvrage consacré à la magie et à l'occultisme :

«L'antique science des disciples d'Hermès Trismégiste avait eu pour héritiers les Arabes et les Juifs, ces derniers eux-mêmes détenteurs de secrets non moins antiques de la Kabbale.

Or, le père de Michel de Notredame est un juif et un médecin, double raison pour être initié à la doctrine de Kabbale, pour pratiquer alchimie et astrologie, chiromancie et tous autres arts divinatoires.

 

Comme tant de Juifs des temps bibliques, Michel possède le don de prophétie.

Mais le don n'est pas tout, il faut y joindre beaucoup de connaissances, beaucoup de travail, beaucoup d'entraînement, si l'on peut ici employer un terme aujourd'hui réservé au sport.

Pour devenir un initié, il faut fréquenter longuement des maîtres, eux-mêmes initiés, qui aident le disciple dans sa quête spirituelle, quête souvent fort pénible, et qui n'ouvre ses arcanes qu'à celui qui sait s'en rendre digne. Il paraît que Michel de Notredame se rendit, alors qu'il avait trente ans, en Egypte, et qu'il y fit retraite pendant plusieurs années, dans des chambres secrètes de la Grande Pyramide, où des maîtres de la plus haute sagesse l'instruisirent dans toutes les sciences de la Tradition, avant de lui conférer enfin le grade le plus élevé de l'initiation.

De retour en Europe, Nostradamus devient Grand-Maître de la Rose-Croix et est placé par cette puissante société hermétique à la Cour des Valois pour y veiller à l'exécution du plan secret du gouvernement. N'est-ce pas là un belle légende, difficile à vérifier, d'autant plus que le mouvement rosicrucien ne se manifestera publiquement qu'un demi-siècle après la mort du mage de Salon, et qu'il y a une grande probabilité pour qu'il ne se fût pas encore montré au temps où vivait Nostradamus ?»

On peut néanmoins se demander si le médecin-astrologue n'aurait tout de même pas fait partie d'une société secrète initiatique : des indices autorisent cette supposition, ne serait-ce que ce quatrain des «Centuries» :

 

«Les dix calendes d'avril de faict gothique

Ressuscité encore par gens malins ;

Le feu éteint et, assemblée diabolique

Cherchant les os du d'Amant et Pselin»

«Les dix jours de fête gothique d'avril

Encore ressuscités par des gens malins

Le feu éteint et l'assemblée diabolique

Cherchent les os du d'Amant et Pselin»

 

Ce dernier vers devrait se lire ainsi : «Cherchent les os du démon de Psellus». Or, ce Michel Psellos, latinisé en Psellus, était un philosophe platonicien de Byzance qui vécut au XIe siècle de notre ère et qui laissa des textes magiques dont l'influence fut énorme sur les initiés occidentaux de la Renaissance. De ce quatrain se dégage donc la description d'une scène d'évocation magique pratiquée par une assemblée rituelle (et diabolique) d'initiés, qui cherchent à atteindre l'illumination chère aux gnostiques de tous temps.

Cette initiation, à la fois platonicienne et kabbalistique, n'allait-elle pas à l'encontre de la religion catholique officiellement affichée par le grand voyant de Salon ? Oui, si l'on s'en tient aux critères étroits du XIXe siècle, au cartésianisme étriqué de nos grands-parents. Non, si l'on se met à la place d'un homme de la Renaissance. Cet homme ne met pas à l'index ces coexistences : pour lui, il n'y a pas encore de scission entre la voie religieuse occidentale traditionnelle et l'ésotérisme, qu'il soit judaïque, arabe ou alexandrin à l'origine. Nostradamus a donc pu, en son XVIe siècle, sans la moindre hypocrisie, sans la moindre tache d'hérésie, être en même temps un catholique très dévot et un mage initié aux plus hauts secrets spéculatifs et même opératifs, y compris l'évocation des puissances angéliques.

Faisons donc confiance à la devise accompagnant ses armoiries : «Soli Deo». (A Dieu seul)

On doit croire au sérieux de Nostradamus et on ne peut que constater la réalité de certaines de ses prédictions, du moins les plus claires, si l'on est un sceptique forcené. Il possédait une vision symbolique dont il n'avait peut-être pas conscience lui-même, vision inspirée par Dieu ou par une puissance autre, si vous êtres incroyant ...

Le temps existe-t-il en soi ? N'est-il pas qu'un point appelé quatrième dimension, ce point de rencontre entre le passé, le présent et le futur ? S'il en est ainsi, certains esprits capables de quitter notre univers aux trois dimensions, pour celui de la quatrième, peuvent connaître le passé comme le futur, voir ce qui a été et ce qui sera ... Tels seraient les voyants, tel aurait été Nostradamus.

Et c'est bien l'impression que nous donnent certains quatrains où le visionnaire a réellement vu certaines scènes futures décrites parfois avec, au beau milieu de l'événement historique capital, un petit fait concret secondaire qui nous déroute ou, si nous l'identifions, qui nous fournit une preuve supplémentaire et irréfutable de la véracité de la prédiction.